Défoncée

Ce dimanche, atelier défonce.

(Encore un titre évocateur et ambigu, mais il parait que c’est comme ça qu’on fait des clics …)

Ne vous méprenez pas, ce ne sont que des tests à la défonceuse que j’ai fait sur une chute de bois dans le but de creuser le corps afin d’y insérer toute l’électronique. Ce sont donc les cavités des micros, le switch, les potentiomètres et la prise jack.

Et là, on se dit que le mec qui a inventé les « tests » est un putain de génie. Car vu le résultat, si j’avais fait ça directement sur le corps, cela aurait été un gros carnage !

La raison est simple: la défonceuse  est outil extrêmement singulier et difficile d’utilisation. Beaucoup de choses sont à prendre en compte lors de son utilisation et on ne peut pas faire une défonce à main levée directement sur une pièce sans faire des tests avant. Tout joue, à commencer par le sens de rotation de la fraise  (oui, cette phrase a un sens … la fraise étant la mèche ou la lame de la défonceuse), la forme de la défonce à faire, le sens d’usinage, etc etc.

Et bein le résultat n’est pas beau au début, et heureusement un peu mieux par la suite !

Deux types de défonces ont été testées ici : les cavités pour l’électronique décrites ci-dessus (ce sont des défonces qui sont faites « par le haut », c’est à dire perpendiculairement à la surface de la pièce)  et les bords arrondis (sur tout le pourtour du corps, les bords sont arrondis, en quart de cercle).

Pour le premier type de défonce, il faut utilisée un fraise droite afin d’attaquer par le dessus et pour la deuxième un fraise dite « quart de cercle » afin d’attaquer par le coté.

En image:

Objectif : creuser le cors pour y insérer les micros (les marques noires sur le corps)

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On essaye d’abord sur une chute …

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On perce pour faire rentrer la fraise et déterminer le chemin à suivre …

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Et là … catastrophe ! Conseil numéro un : la profondeur de la fraise se fait millimètre par millimètre, et on ne bouge pas la défonceuse tant que la fraise ne s’est pas TOTALEMENT arrêtée de tourner. Sinon :

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Résultat : dé-gueu-lasse:

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Du coup, on retourne la pièce et on continue !

Et là, ça va quand meme un peu mieux !

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Et pour les bords arrondis, ça ne rend pas trop mal, même s’il y a encore du boulot !

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Pour les infos complémentaires, voici:

une défonceuse

une fraise droite

une fraise quart de cercle

les guides de chez HMDiff qui sont extrêmement utiles, complets et bien foutus (merci aux gars de lutherie-amateur.com pour le tuyau)

Prochains objectifs : être à l’aise avec la défonceuse pour pouvoir le faire en vrai sur le corps.

A bientôt pour de nouvelles aventures.

Un corps (presque) de rêve !

Et le ponçage continue, encore et toujours !

Maintenant, les bords du corps sont bien lisses et bien réguliers. Bon, quand on passe la main, on peut déceler deux ou trois petites imperfections qui seront effacées bientôt, mais rien de dramatique.  Il a fallu quelques heures et pas mal de papier de verre pour finir les cotés. Il ne reste qu’une heure ou deux de boulot pour que tout soit nickel.

Pour le papier, le 80 sert à dégrossir et aplanir, ensuite on passe au 120 puir 150 pour bien lisser tout.

On peut difficilement voir l’évolution en photo, mais en vrai, c’est assez saisissant. Prochaine fois, promis, il y aura plus de changements à voir !

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Prochaine étape: les défonces destinées à accueillir l’électronique. Au menu : les 2 cavités des micros, l’emplacement pour les potentiomètres et le selecteur, la prise jack.

Suite au prochain numéro.

Travail de fond & huile de coude

Le boulot continue, malgré peu de temps disponible … mais il avance !

En ce moment, c’est un travail de fond, forcément moins excitant que le reste, mais tout aussi indispensable. Il s’agit donc de gommer toutes les irrégularités et autres imperfections qu’ont pu provoquer les découpes. Et là, c’est au papier de verre et à l’huile de coude ! Outils proscrits.

Avant d’attaquer les défonces pour les cavités accueillant les micros, les potentiomètres et le talon du manche, il faut que tout soit nickel et qu’aucun détail ne viennent perturber les prises de mesures pour les alignements desdits éléments. Alors je préfère passer quelques semaines à me ruiner l’appart et le bras droit plutôt que ce soit de traviole !

Cela parait totalement minime, mais ça représente beaucoup de boulot, mine de rien.

Et c’est loin d’être fini !

Un exemple ?

Avant:

c-b

Après (enfin … pendant):

c-a

Faut voir la différence, hein ?

J’en ai deux ou trois comme ça à rattraper : au cul, à l’échancrure (à l’extérieur) et au talon du manche.

Donc effectivemenent, ça fait des posts moins intéressants, mais ça fait partie du jeu !

Suite, au prochain numéro.

Ponce ta nana et mouds l’kawa

Elle est pourrie, celle-là, mais je ne savais pas quoi choisir comme titre … désolé.

Bref, on attaque une partie qui va être longue ! Le ponçage. Et vu la manière dont j’ai ruiné mon appart avec les poussières de bois et le déguisement de l’homme-arbre que j’avais à la fin de la scéance, je peux affirmer que j’en ai retiré pas mal … mais on en est qu’au début.

Au programme : les bords du corps, avec du gros grain pour commencer et égaliser (du 80) puis du grain plus fin pour les petites imperfections. On va terminer avec du 120 plus tard pour bien lisser.

Première étape : à la ponceuse électrique, égaliser et aplanir (tiens, il n’y a qu’un P) le cul de la guitare qui n’était pas droit à cause d’une mésaventure avec les premières lames utilisées lors de la découpe. Rien de bien méchant si ce n’est qu’il faut rester régulier et faire  attention à ne pas « creuser » trop.

Deuxième étape : à la main et au papier de verre. Là, c’est plus sportif et plus long, mais rien d’insurmontable non plus ! 3 heures à l’huile de coude pour un résultat satisfaisant. Au menu: on affine bien les arrondis et les courbes et on répare les conneries faites à la scie sauteuse dans les échancrures et à la base du manche. Et bah oui, des courbes comme ça, on ne les fait pas d’un coup toutes belles et régulières à la scie sauteuse, ce serait trop facile. Donc rattraper les imperfections et surtout effacer les traces de brûlures provoquées par la chaleur dûe à la grande torsion de la lame lors de la découpe.

Il y a encore du boulot, mais je suis tout de même content de l’avancement.

Voici les images.

Le cul, avant:

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Le cul, après:

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Les bords:

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Les échancrures, avant:

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Les échancrures, après:

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Oui, ça en fout partout …

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Au prochaine numéro, du ponçage, encore, et des essais de défonce pour les cavités des micros !

A la prochaine.

Découpes du corps, deuxième partie et fin.

Deuxième et dernière partie de la découpe du corps.

J’ai terminé par les échancrures et la base du manche car évidemment, ça demande plus de précision. Il ne reste « plus qu’à » égaliser et aplanir les bords ainsi qu’à effacer les petits angles saillants laissés lors de la reprise de la coupe. Rien de bien méchant. Ce sera la première partie du ponçage des bords.

Petite précision sur cette dernière partie de la découpe:

Faites très attention à la précision de la découpe dans les échancrure pour une bonne raison : la ponceuse électrique ne passe pas sur ces parties, donc il va falloir se taper tout à la main, au papier de verre. Donc plus vous êtes précis, moins vous aurez à mettre de l’huile de coude lors des finissions.

Donc next step, semaine prochaine: le ponçage.

Même si il va y avoir l’aide de la ponceuse électrique, une longue période de finition à la main sera necessaire.

Suite au prochain numéro.

Et voici les images:

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Découpes du corps, première partie

Avec du retard, voici la première partie des découpes du corps. Autant attaquer par le moins fin …

Voici les premières constatations:

  • Découpe à la scie sauteuse et rattrapages à la ponceuse.
  • J’ai réussi à brûler 2 lames en moins de 10 minutes sur du frêne !!! La vitesse de coupe et le pendulaire n’y étant pour rien, j’ai commencé à chercher des lames plus solides, avec une plus longue profondeur de coupe. Je voulais m’orienter sur des lames en carbure de tungstène, réputées pour leur solidité, mais 1, ça ne sert à rien et 2, à 15 euros la lame, j’ai laissé tomber. Surtout qu’on ne trouve pas ça chez Casto ou autres Brico. Du coup, des bonne grosses lames à tasseaux avec 70mm de profondeur font très très bien l’affaire ! Et ça coute 2 euros pièce.
  • Choisissez plutot de travailler sur un etabli très lourd. Le mien étant trop léger, et étant obligé de me placer sur un coté, il bascule de temps en temps avec la pression des mes muscles surdimensionnés lorsque j’appuie sur la scie sauteuse. Pas de risque dans le sens où je le cale avant de découper, mais si j’avais réfléchi 2 secondes avant de l’acheter, je l’aurais pris plus massif.
  • Les petites imperfections sont rattrapables à posteriori, mais faites hyper attention à l’inclinaison de votre lame lors de la découpe. C’est LE point important car c’est plus chiant à rattraper.

Et voici quelques photos de la première partie des découpes.

La suite viendra le week end prochain car je ne peux bosser dessus que quelques heures le dimanche (boulot la semaine oblige et bon-voisinage le week end oblige).

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Le bois est arrivé

C’est un grand moment, le bois est arrivé.

Et pas n’importe lequel … le bois pour ma guitare, of course !!

Excitation de rigueur !

Le tout:

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La touche en palissandre:

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Le manche en érable:

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Le corps en frêne:

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Et comme dirait l’autre : au boulot bande de feignasses !

Un plan ça peut aider !

Pour avoir les plans de la guitare, j’avais trois solutions: les dessiner moi-même, prendre les contours et les mesures d’une de mes guitares ou se procurer de vrais plans.

Première solution : je suis nul en dessin, surtout en ce qui concerne les proportions. Et une guitare, c’est au poil de c…, sinon, ça ne sonne pas !

Deuxième solution : la plus facile, autant faut-il avoir la bonne guitare sous la main. Coup de chance, j’en ai une.

Troisième solution : on en trouve sur internet, mais c’est payant … à moins que … enfin si … mais en fait … enfin on peut … bref, ça se trouve facilement gratuitement quand on sait où et comment chercher. Internet, c’est une vraie caverne d’Ali baba ! Mieux que ça, même !

J’ai donc opté pour la solution 3 et le seul coût final est celui l’impression dudit plan : 15 euros en A0.

De fait, je me retrouve avec le plan à l’échelle 1 (wouhou !!!) pour toutes les coupes, sauf pour les coupes du manche (tête et corps) qui elles, sont à l’échelle 2. Tout est respecté au millimètre, les cavités sont parfaitement reproduites, les courbures sont bien représentées, les écarts sont très précis, etc etc.

Tout pour être d’une exactitude suisso-temporelle !

Maintenant, il s’agit de reporter le plan en lui-même sur les pièces de bois à découper/fraiser. Pour ça, je n’ai trouvé qu’une solution un peu enfantine, mais qui fonctionne bien : avec un crayon gras (type menuisier), repasser fortement les contours du plan. Retourner le plan face au bois et avec un crayon plus dur, griser sur le contour. Cela aura pour effet de « transférer » le trait gras préalablement tracé du papier au bois … et voilà !

Suite au prochain numéro …

Le bois. Au début, il faut choisir …

Grande question existencielle de ces derniers temps: quels bois utiliser ? Et oui, parceque ma guitare, contre toutes attentes, et bien elle sera faite en bois …

Beaucoup de lecture, recoupements d’informations, coups de fil à des luthiers ont été necessaires à faire des choix somme toute assez banaux mais qui s’avèreront absolument primordiaux pour la suite des opérations. Tout reposer là dessus !

Morceaux choisis de mes reflexions.

Tout d’abord, sur quoi se baser ? Deux critères sont essentiels: le rendu sonore et le rendu visuel.

Le rendu sonore

Etant historiquement fan de Fender (mais en aucun cas réfractaire ni extremiste), je me suis tout naturellement penché sur les bois utilisés par ce fabriquant car leur sonorité est quelque chose d’assez marqué,  reconnaissable et appréciable. Ce n’est qu’un avis personnel, bien entendu. Ce que j’aime c’est la clareté et la précision du son Fender. Mais le but étant d’approcher ces qualités tout en supprimant son principal « point d’amélioration »: le sustain.

A partir de là, j’ai recencé les bois Fender : frène (toutes premières Strat et surtout les Tele) et l’aulne. Le peuplier est utilisé pour les asiatiques. Mais aussi les bois Gibson (pour le sustain) : l’acajou (of course).

Le frène a une attaque sèche et un son très clair. Sustain très faible.

L’aulne est un bon mélange pour le sustain, la précision et la clareté. C’est surtout un bois très neutre en terme de sonorité. C’est un bon point car le bois en lui meme n’altèrera pas les propriétés acoustiques de la guitare.

L’acajou, quant à lui rend un son rond, chaud avec un fort sustain.

Mais un autre bois attire mon attention : le tilleul européen. Il est un peu moins dense que l’acajou, mais plus que le frène ou l’aulne donc assure plus de sustain. il est surtout très neutre et peu onéreux. Il est donc un bon compromis entre les 2 grandes familles et mélange la clareté des premiers et la densité des seconds.

Le rendu visuel

J’ai toujours flashé sur cette fameuse strat des années 70 à grosse crosse qui était complètement vierge de toute peinture. J’aime beaucoup voir les nervures du bois, même à travers une laque, mais je pense que ce premier essai de guitare se fera juste au vernis ! Donc la couleur de base du bois est très importante.

J’aime beaucoup les bois clairs et légèrement nervurés.

Verdict ?

Pour le corps, et en fonction de ce que je vais trouver comme essence dans mon magasin le plus proche (comme veut l’expression consacrée), je vais opter pour … ta tiiiin … le frène (choix 1) ou le tilleul européen (choix 2) ! Le choix se fera au dernier moment sur place, après avoir vu, senti, passé mes mains sur les billes proposées.

Pas très orignial, certes, mais n’étant pas non plus un spécialiste du bois, je préfère me reposer sur des valeurs sûres. Et quoi qu’il en soit, c’est un premier essai ! J’aurais l’occasion de tester d’autres bois après.

Pour finir: le manche.

On va rester dans le classico-classique en optant pour de l’érable pour sa rigidité, sa densité et sa conductivité des vibrations.

La touche sera soit en palissandre, soit un touche rapportée en érable aussi.

 

Les dimensions

Corps: 50 x 36 x 4,5 cm

Manche: 720 x 110 x 25-30 mm

Touche: 530 x 60 x 7 mm

Les outils

Il va falloir s’équiper maintenant !

Ne disposant que d’outils à mains ne permettant pas le travail de grosses pièces de bois, quelques outils sont nécessaires pour le projet.

  • un établi pliant, en 2 parties avec tous les emplacements nécessaires pour les étaux
  • étaux et serre-joints en pagaille
  • une scie sauteuse, pour les découpes des formes
  • une défonceuse, pour les découpes des cavités du corps destinées à l’électronique
  • une ponceuse, pour les angles, l’ergonomie du manche et les finitions
  • une perceuse … pour percer de trous
  • un fer à souder
  • rabots à mains, râpes, limes, papiers de verres et cales
  • ma caisse à outils traditionnelle (tournevis, marteaux, crayons, mètres, équerres, niveaux, pinces, …)
  • bâches (précision: je fais ça dans mon petit studio à Paris … bonjour le bordel !)

C’est en gros ce dont je vais avoir besoin pour me lancer. Bien entendu, pour les prochains projets, je serai déjà équipé donc cet investissement ne sera réalisé qu’une seule fois.

Plus de précisions dès que j’ai tout rassemblé.