Un plan ça peut aider !

Pour avoir les plans de la guitare, j’avais trois solutions: les dessiner moi-même, prendre les contours et les mesures d’une de mes guitares ou se procurer de vrais plans.

Première solution : je suis nul en dessin, surtout en ce qui concerne les proportions. Et une guitare, c’est au poil de c…, sinon, ça ne sonne pas !

Deuxième solution : la plus facile, autant faut-il avoir la bonne guitare sous la main. Coup de chance, j’en ai une.

Troisième solution : on en trouve sur internet, mais c’est payant … à moins que … enfin si … mais en fait … enfin on peut … bref, ça se trouve facilement gratuitement quand on sait où et comment chercher. Internet, c’est une vraie caverne d’Ali baba ! Mieux que ça, même !

J’ai donc opté pour la solution 3 et le seul coût final est celui l’impression dudit plan : 15 euros en A0.

De fait, je me retrouve avec le plan à l’échelle 1 (wouhou !!!) pour toutes les coupes, sauf pour les coupes du manche (tête et corps) qui elles, sont à l’échelle 2. Tout est respecté au millimètre, les cavités sont parfaitement reproduites, les courbures sont bien représentées, les écarts sont très précis, etc etc.

Tout pour être d’une exactitude suisso-temporelle !

Maintenant, il s’agit de reporter le plan en lui-même sur les pièces de bois à découper/fraiser. Pour ça, je n’ai trouvé qu’une solution un peu enfantine, mais qui fonctionne bien : avec un crayon gras (type menuisier), repasser fortement les contours du plan. Retourner le plan face au bois et avec un crayon plus dur, griser sur le contour. Cela aura pour effet de « transférer » le trait gras préalablement tracé du papier au bois … et voilà !

Suite au prochain numéro …

Le bois. Au début, il faut choisir …

Grande question existencielle de ces derniers temps: quels bois utiliser ? Et oui, parceque ma guitare, contre toutes attentes, et bien elle sera faite en bois …

Beaucoup de lecture, recoupements d’informations, coups de fil à des luthiers ont été necessaires à faire des choix somme toute assez banaux mais qui s’avèreront absolument primordiaux pour la suite des opérations. Tout reposer là dessus !

Morceaux choisis de mes reflexions.

Tout d’abord, sur quoi se baser ? Deux critères sont essentiels: le rendu sonore et le rendu visuel.

Le rendu sonore

Etant historiquement fan de Fender (mais en aucun cas réfractaire ni extremiste), je me suis tout naturellement penché sur les bois utilisés par ce fabriquant car leur sonorité est quelque chose d’assez marqué,  reconnaissable et appréciable. Ce n’est qu’un avis personnel, bien entendu. Ce que j’aime c’est la clareté et la précision du son Fender. Mais le but étant d’approcher ces qualités tout en supprimant son principal « point d’amélioration »: le sustain.

A partir de là, j’ai recencé les bois Fender : frène (toutes premières Strat et surtout les Tele) et l’aulne. Le peuplier est utilisé pour les asiatiques. Mais aussi les bois Gibson (pour le sustain) : l’acajou (of course).

Le frène a une attaque sèche et un son très clair. Sustain très faible.

L’aulne est un bon mélange pour le sustain, la précision et la clareté. C’est surtout un bois très neutre en terme de sonorité. C’est un bon point car le bois en lui meme n’altèrera pas les propriétés acoustiques de la guitare.

L’acajou, quant à lui rend un son rond, chaud avec un fort sustain.

Mais un autre bois attire mon attention : le tilleul européen. Il est un peu moins dense que l’acajou, mais plus que le frène ou l’aulne donc assure plus de sustain. il est surtout très neutre et peu onéreux. Il est donc un bon compromis entre les 2 grandes familles et mélange la clareté des premiers et la densité des seconds.

Le rendu visuel

J’ai toujours flashé sur cette fameuse strat des années 70 à grosse crosse qui était complètement vierge de toute peinture. J’aime beaucoup voir les nervures du bois, même à travers une laque, mais je pense que ce premier essai de guitare se fera juste au vernis ! Donc la couleur de base du bois est très importante.

J’aime beaucoup les bois clairs et légèrement nervurés.

Verdict ?

Pour le corps, et en fonction de ce que je vais trouver comme essence dans mon magasin le plus proche (comme veut l’expression consacrée), je vais opter pour … ta tiiiin … le frène (choix 1) ou le tilleul européen (choix 2) ! Le choix se fera au dernier moment sur place, après avoir vu, senti, passé mes mains sur les billes proposées.

Pas très orignial, certes, mais n’étant pas non plus un spécialiste du bois, je préfère me reposer sur des valeurs sûres. Et quoi qu’il en soit, c’est un premier essai ! J’aurais l’occasion de tester d’autres bois après.

Pour finir: le manche.

On va rester dans le classico-classique en optant pour de l’érable pour sa rigidité, sa densité et sa conductivité des vibrations.

La touche sera soit en palissandre, soit un touche rapportée en érable aussi.

 

Les dimensions

Corps: 50 x 36 x 4,5 cm

Manche: 720 x 110 x 25-30 mm

Touche: 530 x 60 x 7 mm